Angela Davis : pionnière du féminisme noir (2024)

Il faut débaptiser le lycée Angela Davis de Saint-Denis(93): c’est le nouveau combat de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui appelait récemment l’État à le renommer «Lycée Rosa Parks», jugée plus consensuelle que sa clivante compatriote. Les deux femmes sont deux figures de la lutte contre le racisme. Mais là où Parks a marqué l’histoire par un acte de désobéissance civile, Davis a développé une critique systématique, ouvertement révolutionnaire, des structures de domination imprégnant l’ensemble des institutions américaines. C’est cette radicalité qui fait aujourd’hui polémique. Retour sur une figure intellectuelle qui divise, pionnière du féminisme noire et compagne de route des Black Panthers.

Entre Marx et Marcuse : formation intellectuelle

Angela Davis naît le 26 janvier 1944 à Birmingham, dans l’Alabama (États-Unis). Son père fut brièvement professeur d’histoire avant de faire l’acquisition d’une station-service. Sa mère est institutrice. Issue d’une famille afro-américaine, la jeune femme fait très tôt l’expérience du racisme et du système de ségrégation raciale toujours en vigueur (les lois Jim Crow), en particulier lorsque la famille Davis est le premier foyer noir à s’installer dans le quartier de «Dynamite Hill». Ses parents sont proches des mouvements antiracistes. Sa grand-mère lui parle de l’esclavage, que ses parents ont vécu. Autant d’élément qui façonnent la conscience politique de la jeune femme.

Davis commence ses études à l’école secondaire Elisabeth Irwin de New York. Elle y découvre le socialisme, notamment le socialisme utopique de Robert Owen, et lit le Manifeste du parti communiste, qui l’incite «à replacer les problèmes du peuple noir dans le contexte plus large d’un mouvement de la classe ouvrière». Elle continue son parcours à l’université Brandeis, près de Boston, où elle lit les grands textes de l’existentialisme (Sartre, Camus), et Hegel, dans lequel elle puise, comme Marx, une certaine idée de la dialectique de l’oppression et de la libération. Elle assiste bientôt à une conférence marquante d’Herbert Marcuse, figure de proue de l’école de Francfort et fondateur du freudo-marxisme, et commence à voyager pour compléter sa formation: à Biarritz, à Paris puis à Francfort, où elle rencontre Theodor Adorno, qui acceptera de diriger sa thèse. Cependant, Davis regrette de ne pouvoir participer au mouvement de libération des Noirs qui gagne en ampleur en ce milieu des années 1960. Elle décide donc de rentrer aux États-Unis à la fin de sa deuxième année en Allemagne. Marcuse, en poste à l’université de San Diego, en Californie, reprendra la direction de sa thèse.

À la croisée des dominations

Commencent alors de longues années de militantisme, qui révèlent à la jeune femme les clivages profonds du mouvement des droits civiques. Davis rejette aussi bien le séparatisme noir que l’intégrationnisme prôné par Martin Luther King.

“Il y a ce mouvement pour la liberté, et il y a ensuite une tentative de réduire le mouvement pour la liberté afin qu’il s’inscrive dans un cadre beaucoup plus étroit, celui des droits civiques. Non pas que les droits civiques ne soient pas immensément importants, mais la liberté est plus vaste que les droits civiques”

Angela Davis

Contrairement à bon nombre de ses camarades de lutte, qui font peu de cas du marxisme en tant qu’idéologie blanche, Davis insiste sur la nécessité de penser en termes de lutte des classes: «La seule véritable voie de libération pour les Noirs est celle qui mène au renversem*nt complet et total de la classe capitaliste dans ce pays», dira-t-elle dans un entretien de 1970. Autre clivage, important, au sein du mouvement noir: le féminisme de Davis la conduit à critiquer vivement le sexisme dont elle fait l’épreuve au sein des mouvements de lutte. Elle dénonce frontalement cette misogynie: un authentique mouvement de libération ne peut aboutir s’il reproduit des logiques de domination en son sein. «Le succès ou l’échec d’une révolution peut toujours se mesurer au degré selon lequel le statut de la femme s’en est trouvé rapidement modifié.»

Par ailleurs, Davis critique le racisme latent du féminisme de son époque. Elle dénoncera en particulier les féministes blanches, souvent bourgeoises, dont l’émancipation prend appui sur l’exploitation d’autres femmes et qui, tout en luttant pour les droits à disposer librement de leur propre corps, restaient aveugles aux stérilisations forcées des Afro-Américaines – dans Racism, Birth Control, and Reproductive Rights (1982), elle qualifiera ce «déni des droits reproductifs» à l’égard de certains groupes comme une «violence génocidaire». Contre les approches «simplificatrices», qui n’abordent la lutte que d’un seul point de vue (race, sexe, genre, etc.), Davis cherchera sans relâche à montrer comme ces différentes causes font système au sein du capitalisme, et ce notamment dans Femmes, Race et Classe (1980):

“En général, les abolitionnistes blancs défendaient les capitalistes industriels […] Cette acceptation inconditionnelle du système économique capitaliste était également évidente dans le programme du mouvement des droits de la femme. Si la plupart des abolitionnistes considéraient l’esclavage comme une vilaine tache qu’il fallait éliminer, la plupart des défenseurs des droits des femmes considéraient la suprématie masculine de la même manière: comme un défaut immoral dans une société par ailleurs acceptable. [Personne] ne considérait que l’esclavage des Noirs dans le Sud, l’exploitation économique des travailleurs du Nord et l’oppression sociale des femmes pouvaient être systémiquement liés”

Angela Davis, Femmes, Race et Classe, 1980

Femme la plus recherchée des États-Unis

Soucieuse de faire entendre sa voix singulière, Davis intègre les Black Panthers, dont elle apprécie l’approche révolutionnaire et marxiste-léniniste, et plus tard le Parti communiste américain (pour lequel elle sera, à deux reprises, candidate à la vice-présidence). Elle milite également contre l’impérialisme américain, tel qu’il s’exprime en particulier dans la guerre du Vietnam: «Nous sommes confrontés à un ennemi commun et cet ennemi est l’impérialisme yankee, qui nous tue ici comme à l’étranger», lance-t-elle en 1969. «Je pense que quiconque essaie de différencier ces luttes, quiconque prétend que pour asseoir un mouvement pacifiste, nous devons oublier toutes ces autres questions, fait le jeu de l’ennemi.» Dans un contexte de guerre froide, son engagement lui vaut d’être surveillée par le FBI. L’année 1970 marque un tournant: Davis est accusée d’avoir organisé une prise d’otages meurtrière dans un tribunal lors du procès des «frères de Soledad», trois prisonniers noirs américains accusés d’avoir assassiné un gardien de la prison de Soledad, en Californie, en représailles de l’assassinat de trois de leurs codétenus. La justice la suspecte en particulier d’avoir acheté les armes qui ont servi à l’attaque. Elle devient la femme la plus recherchée par le FBI et passe deux semaines en cavale avant d’être arrêtée, inculpée et emprisonnée. L’affaire fait grand bruit à l’international. Davis reçoit notamment le soutien de Sartre, Aragon et Genet.

Après vingt-deux mois d’emprisonnement, elle est finalement libérée, et commence à publier de nombreux textes qui contribuent fortement à façonner le «black feminism»: Femmes, race et classe (1983), Femmes, culture et politique (1990), etc. Aux formes entrelacées de discriminations en matière de classe, de sexe et de race, s’adjoint, de manière plus nette, la prise en compte des discriminations en fonction de l’orientation sexuelle – en 1998, Davis fera son coming-out lesbien – et l’identification de genre. Mais c’est aussi à la critique systématique de la prison que s’attaque l’œuvre de Davis à partir de Are Prisons Obsolete? (La prison est-elle obsolète?, 2003, traduit en fr. en 2014), ouvrage de référence de l’abolitionnisme carcéral.

Le complexe carcéralo-industriel

Chez Davis, la lecture de l’institution carcérale s’entrelace à plusieurs niveaux. À un premier niveau, elle comprend une critique vigoureuses des techniques d’emprisonnement. «La sécurité, protégée par la violence, n’est pas vraiment la sécurité» (entretien); la violence de l’institution carcérale entretient ce qu’elle prétend combattre. Car, souligne-t-elle dans If They Come in The Morning (1971), la prison est une institution profondément déshumanisante:

“La routine indéfiniment répétitive, l’anonymat imposé et l’atomisation rigide des numéros et des cages ne sont que quelques-uns des mécanismes déshumanisants et désocialisants. Quant à la relation des prisonniers avec la vie extérieure, elle est censée être quasi inexistante. À cet égard, le béton impénétrable, les barbelés et les gardiens armés, censés dissuader les captifs de s’évader, suggèrent également quelque chose d’autre: les prisonniers doivent être protégés des intrusions d’un monde extérieur […] Déliés de la vie sociale normale, […] ils doivent finalement être dépouillés de leur humanité”

Angela Davis, If They Come in the Morning, 1971

Pour la militante, la prison n’a de ce point de vue aucune chance d’avoir des conséquences positives – à savoir, permettre l’amendement, le pardon ou la réconciliation: «Nous tenons les prisons pour acquises, mais nous avons souvent peur d’affronter les réalités qu’elles produisent.» Pourquoi, alors, nos sociétés peinent-elles à imaginer d’autre manière de faire face aux écarts à la loi? Il y a au moins, selon l’autrice, deux éléments de réponse solidaires. «Les prisons ne font pas disparaître les problèmes, elles font disparaître des êtres humains. Et la pratique consistant à faire disparaître un grand nombre de personnes […] est littéralement devenue une grande entreprise» (dans l’article «Masked Racism», 1998), très rentables pour des sociétés qui, aux États-Unis, tirent un grand profit de contrats passés avec la puissance publique. Ce que Davis nomme le «complexe carcéro-industriel». «La transformation des corps emprisonnés […] en sources de profit […] dévore les fonds publics qui pourraient autrement être disponibles pour des programmes sociaux tels que l’éducation, le logement, la garde d’enfants, les loisirs et les programmes de lutte contre la toxicomanie.» L’industrie carcérale a besoin, pour alimenter sa dynamique, que le problème persiste – ce que rend possible le cratère destructeur de la prison.

Prison raciste, sexisme carcéral

Mais cette industrie pénitentiaire ne pourrait tenir debout si, d’autre part, elle ne permettait pas à la société de tenir à distance les «parias» qu’elle discrimine et exclut. «La prison est devenue un trou noir dans lequel sont jetés les détritus du capitalisme contemporain.» Les victimes du racisme, exploitées parmi les exploités, en particulier. «La répression politique aux États-Unis a atteint des proportions monstrueuses. Les Noirs […], victimes des formes les plus vicieuses et les plus calculées d’oppression classiste, nationaliste et raciale, portent le poids de cette répression. Des dizaines de milliers d’hommes et de femmes innocents, dont l’écrasante majorité est pauvre, remplissent les établissem*nts pénitentiaires.» Pour Davis, cet acharnement judiciaire participe d’une logique de fragilisation et de brutalisation de certains groupes sociaux pour légitimer, précisément, leur exclusion plutôt que de chercher à y remédier.

“La prisonfonctionne idéologiquement comme un site abstrait dans lequel les indésirables sont jetés, nous déchargeant de la responsabilité de réfléchir aux véritables problèmes qui affligent les communautés dont les repris de justice sont issus en nombre si disproportionné. C’est le travail idéologique que la prison accomplit – elle nous décharge de la responsabilité de nous engager sérieusem*nt dans les problèmes de notre société, en particulier ceux engendrés par le racisme et, de plus en plus, par le capitalisme mondial”

Angela Davis, La Prison est-elle obsolète?, 2003 (2014 pour la trad. fr.)

Les femmes, également, subissent de plein fouet les ravages de la prison. Comme le remarque Davis, pendant longtemps, «alors que les prisons ont été des institutions dominantes pour le contrôle des hommes, les institutions psychiatriques ont servi un objectif similaire pour les femmes.» Mais les choses sont en train de changer, à mesure que les femmes échappent, toujours davantage, à l’emprisonnement domestique auquel elles étaient réduites. «Les sanctions imposées par l’État s’enracinent dans des structures et des idéologies patriarcales […] On peut affirmer que les femmes en général sont soumises à des peines d’une ampleur bien plus grande que les hommes» («Public Imprisonment and Private Violence», 1998). Écrouées, les femmes subissent une invisibilisation particulièrement extrême, qui rend en particulier possible les nombreux abus sexuels qu’elles subissent. «Les détenues représentent l’une des populations adultes les plus démunies de droits et les moins visibles de notre société. Le pouvoir et le contrôle absolus que l’État exerce sur leur existence découlent de, et perpétuent les structures patriarcales et racistes qui, pendant des siècles, ont abouti à la domination sociale des femmes.»

Abolir la prison

Si la critique de la prison est aussi radicale de la part d’Angela Davis, c’est qu’elle se tient au croisem*nt de différente grandes puissances sociétales structurant les logiques d’exclusion et de discrimination: les entrepreneurs du capitalisme, l’État, la police ou encore la justice: «Il va sans dire que la police ne pourrait pas mettre en marche sa machinerie raciste si elle n’était pas sanctionnée et soutenue par le système judiciaire», remarquait l’activiste dès 1971, dans If They Come in The Morning. «Non seulement les tribunaux s’abstiennent systématiquement de poursuivre les comportements criminels de la police, mais ils condamnent, sur la base de témoignages policiers biaisés, un nombre incalculable d’hommes et de femmes afro-américains.» La lutte révolutionnaire que prône Davis doit donc être une lutte anti-système pénitentiaire, une lutte en faveur de la décarcération. «Les mouvements antiracistes et autres mouvements de justice sociale sont incomplets s’ils ne prêtent pas attention aux politiques d’emprisonnement.»

À n’en pas douter, certains jugeront sa position naïve ou utopique. Pour Davis, la naïveté consiste au contraire en l’incapacité d’imaginer la société autrement qu’elle n’est, sous prétexte qu’«il en a toujours été ainsi». C’est tout l’enjeu d’un mouvement social d’émancipation que d’apprendre, dans la pratique collective, à ouvrir un autre futur qui ne soit pas la simple répétition obstinée et délétère du passé. Le cas des révoltes afro-américaines en donne l’exemple, comme le remarque Davis dans Freedom is a Constant Struggle (2013, Une lutte sans trêve, La Fabrique, 2016 pour la trad. fr.):

“Les réalités sociales qui pouvaient sembler inaltérables, impénétrables, ont été perçues comme malléables et transformables; et les gens ont appris à imaginer ce que cela pourrait signifier de vivre dans un monde qui n’était pas aussi exclusivement régi par le principe de la suprématie de la race blanche. Cette conscience collective a émergé dans le contexte des luttes sociales”

Angela Davis, Une lutte sans trêve, 2013 (2016 pour la trad. fr.)

Dans The Meaning of Freedom: And Other Difficult Dialogues (2012), elle écrivait déjà: «En luttant ensemble, en communauté, nous apprenons à entrevoir de nouvelles possibilités qui, autrement, ne nous seraient jamais apparues – et, ce faisant, nous élargissons notre notion même de liberté.»

Radicalité et consensus

Icône clivante du féminisme et de l’antiracisme, Angela Davis marque le paysage intellectuel et militant depuis plus d’un demi-siècle par ses prises de positions radicales. Le choix de débaptiser le lycée qui porte aujourd’hui son nom, et de le renommer d’après Rosa Parks (1913-2005), marque un rejet manifeste de cette radicalité. Parks a indéniablement joué un rôle important dans la dénonciation du régime ségrégationniste américain. Mais Davis, qui appartient à une autre génération, celle qui vit la fin de la ségrégation dans sa jeunesse, souligne au contraire la persistance de logiques d’exclusion dans l’ensemble des institutions qui organisent la vie collective, alors même que formellement, légalement, ces discrimination n’existent plus. C’est dans cette critique de tous ceux – les représentants politiques en particulier – qui voudraient se laver les mains du problème insistant du racisme (comme du sexisme, de l’hom*ophobie ou de l’islamophobie, que Davis a spécifiquement choisi de dénoncer dans le cas de la France) parce que ce problème est aboli sur le papier que se loge la radicalité d’Angela Davis.

On comprend que cette prise de position puisse déranger dans la sphère politique, à l’instar de Valérie Pécresse. Cette dernière pointe explicitement du doigt la «conviction que le racisme est une affaire systémique» défendue par Davis, qui nourrirait «les replis communautaires et [pourrait] encourager la violence». Rosa Parks est jugée plus «consensuelle». On répondra peut-être, d’abord, que le critère du consensus n’est pas tout à fait décisif dans la dénomination de bâtiments officiels. Nous n’aurions pas, autrement, d’école Charles de Gaulle, de collège Robespierre ou de lycée Adolphe Thiers. On ajoutera de plus que, contrairement à Parks, Davis possède un lien particulier avec la France, où elle a séjourné pendant ses années de formation. Francophone, Sartre comme Camus font partie de son bagage intellectuel. N’est-ce pas un argument à prendre en compte?

Angela Davis : pionnière du féminisme noir (2024)

FAQs

What did Mary Church Terrell do? ›

Mary Eliza Church Terrell was a renowned educator and speaker who campaigned fearlessly for women's suffrage and the social equality of African Americans. Born in Memphis, Tennessee, in 1863, the year of the Emancipation Proclamation, Mary Eliza Church was part of a changing America.

How many siblings did Mary Church Terrell have? ›

Terrell's family consisted of her father Robert R. Church, mother Louise Ayers Church, and sisters Annette and Sarah Church. Terrell's parents, previously slaves, became owners of a small business after they had gained freedom (Association for the Study of African American Life and History [ASALH], 1954).

When was Mary Church Terrell born in Quizlet? ›

Mary Church Terrell was a civil rights and women's rights activist. She was born on September 23, 1863 in Memphis, Tennessee.

Did Mary Church Terrell get married? ›

Marriage and children

On October 18, 1891, in Memphis, Church married Robert Heberton Terrell, a lawyer who became the first black municipal court judge in Washington, DC. The couple first met in Washington, DC, when Robert visited the home of Dr. John Francis, where Mary was living.

What is a famous quote from Mary Church Terrell? ›

Name one cause Mary Church Terrell supported. What do you think the following quote by Mary Church Terrell means? “And so, lifting as we climb, onward and upward we go, struggling and striving, and hoping that the buds and blossoms of our desires will burst into glorious fruition 'ere long.

Was Mary Church Terrell a Delta? ›

Because of Terrell's strong support for Black women's education, she later received an honorary degree from Howard and became an honorary member of Delta Sigma Theta.

What languages did Mary Church Terrell speak? ›

Mary Church Terrell

She became very educated receiving a B.A. in Classics and an M.A. from Oberlin College in Oberlin, Ohio. Fluent in German, French and Italian, she went on to teach languages at Wilberforce University in Xenia, Ohio.

Where is Mary Church Terrell buried? ›

Mary Church Terrell died of natural causes on July 24, 1954. She was 90 years old at the time of her death and was hospitalized at the Anne Arundel General Hospital in Maryland. Terrell was interred at the Lincoln Memorial Cemetery in Suitland, Prince George's County, Maryland.

What did Alice Paul do? ›

Alice Paul was one of the most prominent activists of the 20th-century women's rights movement. An outspoken suffragist and feminist, she tirelessly led the charge for women's suffrage and equal rights in the United States.

What did Web Dubois do? ›

Du Bois was already well known as one of the foremost Black intellectuals of his era. The first Black American to earn a PhD from Harvard University, Du Bois published widely before becoming NAACP's director of publicity and research and starting the organization's official journal, The Crisis, in 1910.

How does Terrell describe the living conditions for African Americans in Washington, DC. during this period? ›

While not a unique practice, Terrell believed that segregation in the United States was the most hypocritical. Employment opportunities remained limited for African-Americans. African-Americans were welcomed in the capital's public facilities, including hotels.

Was Mary Church Terrell a founder of Delta Sigma Theta? ›

She assisted in the formation of the Delta Sigma Theta Sorority at Howard University in 1914, accepted honorary membership, and wrote the Delta Creed, which outlined a code of conduct for young women.

What does it mean to be colored in the capital of the United States? ›

Speech given by Mary Church Terrell to a Washington, D.C. women's club and published in The Independent in 1906. Terrell described the racism, injustice, and unfair treatment she experienced every day as an African American in the U.S. capital, including being barred from many of the city's restaurants.

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